Durant ma longue vie, j’ai partagé toutes mes heures de liberté entre la peinture et le théâtre (scénographie et décors) où j’ai fait des rencontres particulièrement riches : rencontres avec des textes (Michaux, Molière, Pierre Rabhi, Claude Bourgeyx, Didier-Georges Gabily, Alfonso Sastre... ), rencontres avec des metteurs en scène (nombreuses scénographies pour Jean-Luc Ollivier ; nos échanges ont souvent nourri mon travail), rencontres avec des comédiens et des musiciens, rencontres fécondes avec de nombreux autres peintres qui sont souvent devenus des amis (Robert Kéramsi, Pascale Vergeron et quelques autres). Cette effervescence a nourri la solitude de mon atelier et ne cesse d’entretenir ma création.
 
Cinq  années aux Beaux-Arts pour apprendre, toute une vie pour désapprendre ! Mon but, mon rêve ultime est de pouvoir dessiner librement comme un enfant...
Y arriverai-je un jour ?
 
Je peins essentiellement des humains. Ils surgissent pendant mes « devoirs du soir » qui sont la source de mes toiles. Je n’ai jamais aucune intention, aucune représentation préalable de ce qui va sortir du papier. C’est ma main qui commande. Je suis un dessinateur et un peintre de l’intuition et du surgissement du corps, de l’insconscient, de l’intériorité.
 
Ces personnages qui nous regardent sont nus, sans décors. Leur nudité n’est ni académique ni érotique. Jean-Luc Ollivier a écrit que « cette nudité est en quelque sorte une nudité philosophique dans la mesure où elle vise l’essentiel, et poétique dans la mesure où elle tente l’émergence de l’indicible. » 
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