La gestuelle, la précision du trait, le rythme, les lettres et leurs graphismes, la trace de l’encre, mais aussi la force et la douceur du papier, sont les moyens essentiels à mon mode d’expression.

 

Le papier, ce matériau si commun, est pour moi une infinie source d’inspiration. 

N’étant plus un accessoire ni un support d’écriture ou de dessin, il devient le sujet premier, la matière même à façonner.

J’aime cette idée de mise en volume d’une surface plane, par seulement quelques gestes simples. 

Un seul pli et le plan bascule dans la troisième dimension.

 

J’ai une attirance particulière pour le livre, l’objet en lui-même, dans ce qu’il a d’organique, de charnel, et avec lequel j’ai un rapport plus sensuel qu’intellectuel. 

Découpé, détourné, plié, taillé, peint, remodelé, collé ou cousu, le livre devient sculpture, objet unique.

 

Mes livres ne se dévoilent pas facilement. Ils sont souvent fermés, ou à peine entr’ouverts, secrets, illisibles, de l’ordre de l’intime.

 

Je donne à voir du noir et blanc, pour laisser place à l’ombre et la lumière, le plein et le vide ; Parfois du bleu, couleur profonde, pure, douce et mélancolique ;

Et souvent la couleur naturelle du papier jauni par le temps, marqué d’usure et chargé d’histoire.